bob ngadi

OUEST FRANCE (04-06-2011)

Bob Ngadi, la musique avant tout

Le chanteur lavallois et son groupe séduisent sur le Net. Une énième aventure pour cet habitué de la scène.

 


Profil :


1965. Naissance à Fez (Maroc)

1987. Fondation des Why Ted ?

2000. Fondation du groupe Bob Ngadi

2011. Finaliste régional du concours ZicMeUp

Concert au RESERVOIR (Paris)

1ère partie des TEN YEARS AFTER

L'actualité de Bob Ngadi est chargée. Mais ça ne l'empêche pas de prendre le temps de se poser à la terrasse d'un café pour discuter. Après tout, cela fait plus de vingt ans qu'il arpente les scènes au gré de ses groupes et collaborations, qu'il dénombre à plus d'une trentaine. « Je pense que je n'ai plus grand-chose à prouver, les gens me connaissent. Mais j'aime toujours jouer. J'ai toujours voulu jouer avec plein de gens. » Comme beaucoup de groupes rock des années 80, il n'est pas passé loin de la consécration avec ses Why Ted. « On a même des personnes qui nous connaissent en Belgique et en Allemagne ! » souligne-t-il.

Son nouveau groupe éponyme, Bob Ngadi, commence également à faire du bruit.

En fait, ce qui motive Bob, c'est le partage : « Je m'en fous d'être connu, sinon je ferais du commercial. On me l'a déjà proposé. » Et il a évidemment refusé, préférant tenter de nouvelles expériences, recommencer de zéro quitte à se faire oublier du public. Il semble avoir trouvé le bon équilibre avec son dernier groupe, un album est en cours de préparation. Mais qui sait ? Peut-être que Bob Ngadi s'effacera de nouveau pour tout reprendre à zéro, avec d'autres personnes. Juste pour le plaisir de jouer.

William VIGNEAUD.

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Bonjour à tous,

Nous étions entre confrères, voilà quelques jours, en train de faire un état des lieux de la chanson française et d'une partie de l'internationale. A l'unanimité, nous prenions conscience, de la monotonie-monophonie-monostyle de la chanson. Crin-Crin. Naturellement, nous nous sommes dirigés vers la recherche des grands, des créateurs, des griffes, des singuliers. Sont évidemment apparus Gainsbourg, Cohen, Patti Smith, Arthur H, Bashung (bon voyage à toi), Higelin, Nougaro, Joan Pau Verdier, Adrian Belew, Solange la Frange, Nino Ferrer, Gotainer, les Rita, Claire Diterzi, Laurie Anderson et tant d'autres (et si peu parmi le nombre), et à l'unanimité de ceux qui le connaissait, Bob NGADI. Une évidence ! Nous y allions tous de nos préférences parmi ces chanteurs, mais chacun admettait que chaque artiste cité, méritait d'être nommé, méritait sa place.

Son dernier concert à Paris fut une claque. Impossible de m'exprimer autrement. C'est une chance pour chacun d'entre nous de pouvoir assister à un de ses concerts. Rare que de grands et singuliers artistes comme lui nous soient encore accessibles. Profitons-en.

Un journaliste parmi quelques autres m'a signalé que, « Quand on a son talent, un style unique et qu'on capte la salle comme il le fait, il se doit d'avoir un avenir au niveau de ce talent. Putain d'artiste ! Bref, un grand comme lui doit avoir ce qu'il y a de mieux ».

Ceci dit, oser nous balancer sur internet des morceaux d'un concert, crûment, sans effets, sans compressions, sans correcteurs de voix, etc. Je m'incline. Plus personne n'a le courage de ça. Plus personne n'a le courage de se mettre ainsi à nu. Car peu ont le talent pour. Donc chapeau bas Bob Ngadi. Les rares bugs ne font que te grandir, et grandir ton talent.

Éric Fouilleul

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On a les légendes qu'on s'invente.

Dans cette ville « calme comme la Suisse », désespérément paisible, qu'est Laval, il nous fallait de quoi alimenter nos rêves. Il nous fallait des mythes, nos héros à nous.
Passé de looser magnifique (avec ces « fameux » Why Ted ? qui, comme bien d'autres groupes des années 80, « faillirent » effleurer le succès), dégaine punk parfaite et charisme à revendre, Bob avait tout ce qu'il fallait pour incarner ce mythe et étancher notre besoin de légende. Croiser ce grand mec, élégant et fin, tout de noir vêtu, la crête fière, un matin brumeux rue Crossardière, ou apercevoir sa haute silhouette, accoudée dans l'ombre du bar des Artistes, en a fasciné plus d'un. Bob est une rock star, notre rock star.

D'ailleurs qu'a-t-il fait d'autre, depuis ce bienheureux jour où il a découvert le rock'n'roll (avec un 45 tours des Ramones à tous les coups !). Hein ?! Qu'a-t-il fait ? Mis à part mêler sa vie à cette putain de musique qui l'a tatoué à jamais ?

Punk un jour, punk toujours !

LaValstar
Que n'a-t-on pas dit au sujet de Bob Ngadi ? A propos de ses frasques, mais surtout de son talent, de sa voix en or, de son jeu de guitare impeccable...

Réalité ou paroles de nostalgiques ?


Le retour du « Boss » aux affaires, au sein des très rock'n'roll k.driver, fût l'occasion de vérifier ces dires. Notre « man in black » justifiait sa réputation.

Mais, plus encore, c'est avec ces récents concerts en solo que le mec Bob montrait toute l'étendue de sa classe.


Là, tout nu, seul avec sa guitare douze cordes, il ne pouvait pas tricher. On allait voir ce qu'elle avait dans les tripes la « rock star » ! Et on a vu, ce samedi-la (le 14 décembre 2007 à Centre Hall'Vin), dans cet improbable lieu de concert paumé en pleine zone commerciale lavalloise... On a vu aussi un compositeur, dont certaines chansons (comme « Cold Box » ou l'excellente « Tu n'es qu'un con ») ne souffrent pas du voisinage des classiques qu'il intègre dans son répertoire (Bob Dylan, Waits ou Cohen... ).

On a aussi vu un chanteur, un vrai, d'une puissance et d'une justesse irréprochables, capable de passer au sein d'un même morceau d'une voix très aiguë à des tonalités graves proches d'un Tom Waits.

Mais, ce qui touche surtout, c'est l'intensité, la force qui passent dans sa voix. Cette façon bien à lui, et reconnaissable entre mille, qu'il a d' interpréter un morceau, de le faire vivre, vibrer dans l'instant. On sent l'ex-leader des Why Ted ? toujours sur le fil, se livrant sans réserve. Mais, dans le même temps, il se dégage de sa musique une telle aisance, une telle classe... Une simplicité qui touche à l'évidence. De cette élégance naturelle qui s'impose sans discussion.

Au fil du concert, me vient la pensée, confuse, qu'on assiste-là à un moment exceptionnel. Que ce mec joue dans la cour des grands. Qu'il n'a rien à faire là dans ce rade... Qu'il mérite autre chose qu'écumer les bistrots lavallois. A lui tout seul, il nous tient en haleine, fait régner dans l'assistance une sorte de silence, d'attention tendue.
Le public est venu nombreux. L'homme rassemble. Il y a là les fidèles, grognards indécrottables de la vieille garde du rock lavallois, fans de toujours ou anciens musiciens (Bertrus, guitariste des Euphoric, fait de l'air guitar dans son coin...), mais aussi des « jeunes », trentenaires ou presque, qui vouent au personnage un respect amusé... Jeunots ou vieux, tous ont l'œil qui brille. Et lorsque Bob termine son set, personne ne veut le lâcher, rappelle et rappelle encore. Prolonger ce moment. Rester là encore une heure ou deux, à entendre Mister Big Bob...

Stairway to Hilard ?
Alors, lorsqu'il est programmé au Mondo Bizarro en première partie de Bob et Lisa Bellrays, le 11 février, j'y coure sans hésitation. D'entrée, ceux qui étaient curieux de voir comment se comporterait notre rock star loin de ses bases lavalloises en furent pour leurs frais. Car dans l'assistance, on comptait ce soir-là bien plus de... mayennais que de rennais ! Une bonne cinquantaine de lavallois avaient fait le déplacement. Décidément le fan club est fidèle. On aurait pu remplir un car ! Résultat : on avait quasi l'impression d'être aux Bar des artistes (d'autant que Serge, l'ancien patron du regretté bastion rock'n'roll, était de la partie).

Ce serait donc un deuxième concert à la maison ou presque. Tout aussi impeccable que le premier, mais peut être moins chargé en intensité.

Reste cette classe, ce silence qui s'installe, et toujours cette impression d'assister à un moment à part. Dans sa voix résonne ce qu'il est.

Bob ne triche pas, et tout ce qu'il a vécu de plans loose, de débauche, de joies et de malheurs, de grosses marrades et d'errances, vient gonfler sa musique, lui donne une épaisseur, une vérité.
Espérons qu'il ne se contentera pas d'une tournée internationale des bars lavallois. Car il mérite mieux que son statut de gloire locale.
Merdre ! Maintenant, il serait temps qu'il devienne une rock star. Pour de vrai !

Nicolas from Tranzistor

 

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